Trois à sept semaines

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3 semaines

4 semaines

5 semaines

6 semaines

 

Ce moment particulier de l’enfance des chiots court de leur âge de 3 semaines (21 jours) jusqu’à leurs 6 semaines révolues.

C’est la période de socialisation primaire du chiot. Les bases sur lesquelles s’appuieront ses futures expériences. Elles doivent être solides.

Dreams, pour le moment, est encore dans une relation très alimentaire et pratiquement pas tournée vers la relation et le jeu. Il faudra attendre que ses petits ogres tirent un peu moins sur ses tétines pour voir le cours des choses s’inverser.

Quant à mon rôle, il est de plus en plus important, tant par le temps consacré à nos bébés, que par la méthode et les connaissances à mettre en œuvre pour atteindre mon objectif : des chiots bien dans leurs pattes, bien dans leur tête ! Bien sûr, d'autres éleveurs auront d'autres façons de faire, selon leur personnalité et leur disponibilité, elles sont bonnes si le chiot y trouve son compte!

 

 Comme j’ai découvert que beaucoup d’entre vous aiment apprendre, je vous donne quelques indications sur les thèmes à travailler durant cette période.

 

  • Débuter l’alimentation BARF chez les chiots (certains l’appelleront « le sevrage »)

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Chacun sa cassolette de lait de chèvre tiède, on ne se refuse rien!

 

Je suis toujours le rythme de mes chiots et je sais quand il devient nécessaire de modifier leurs repas. En observant leurs réactions, et celles de leur maman Dreams, je prends peu à peu le relais. Les chiots passent sous quelques jours d’intervalle du lait de leur maman au lait de chèvre, puis au smoothie de lait de chèvre et filet de poulet, puis au lait de chèvre et  filet de poulet juste mixés, un ou deux jours plus tard,  j’y ajoute des cous ou ailes de poulet broyés. Quelques jours encore et ils mangeront des cuisses de poulet broyés. Quand les dents seront là pour tout le monde, ils pourront déguster leur première aile de poulet entière !

 

 

  • Différencier les espaces sommeil, jeux et toilettes

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Un tout petit peu plus grand... cela ne durera qu'une semaine! nos bébés aiment l'espace!

 

Toilettes sèches, car nos chiots sont des écolos ! Dès la 5ème semaine, ils apprennent d’eux-mêmes à les utiliser, souvent même plus tôt pour certaines demoiselles. Ce sont toujours les filles les plus futées sur ce point ! Je remplis la caisse soit de copeaux, soit de pellets de bois. Les deux ont un avantage, et un inconvénient ! Les copaux sont légers, et c’est bien, mais ils s’accrochent aux pattes poilues de nos bébés et ils en dispersent partout… D’ailleurs, cela peut très vite dégénérer en super jeu, très rigolo !

Les pellets eux, sont très absorbants, ne prêtent pas au  jeu, mais ils sont  lourds à manipuler, surtout quand ils sont humides d’urine. Par contre, ils se décomposent rapidement dans le compost…  Alors, pour cette portée aux chiots vifs et intrépides, ce sera « toilettes pellets » !

 

L’espace jeu va s’ouvrir petit à petit vers le salon tout entier, puis on autorisera la cuisine, et le jardin, bien sûr sera vite leur terrain de jeu préféré ! Pourvu qu’il ne pleuve pas tous les jours… C’est notre lot en Normandie quand l’automne arrive. Il ne faudra pas louper les éclaircies !

 

Nos chiots tracent eux-mêmes leur coin sommeil. Les niches sous la cheminée sont toujours la place favorite, et tout l’espace qui longe les murs, ainsi que le carrelage frais devant la porte. Et puis, comme maman Dreams, ils utilisent les coussins et les paniers, mais de la même façon surprenante qu’elle. Ils les poussent et adorent se glisser tout serré juste derrière !

 

  • Proposer un environnement enrichi

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Un sachet de madeleine qui fait du bruit, et dedans une longue écharpe qu'on peut faire sortir...

 

Comme je l’avais déjà écrit, j’aménage l’espace de découverte de nos chiots de façon à stimuler tous leurs sens. Ils ont accès à beaucoup d’expériences, mais pas trop ! Une seule nouveauté par jour est nécessaire, mais suffisante. Un son, un objet, une expérience… Ensuite, le sommeil dans le calme intervient pour  que le cerveau puisse assimiler et mémoriser ces nouveautés. Apporter trop de stimulations à la fois aurait un effet contre-productif en donnant des chiots trop excités et moins capables de gérer les apprentissages.

Les sons : entendre de la musique classique, mais aussi s’habituer à tous les bruits désagréables pour un chien : la télé, l’aspirateur, le sèche-cheveux , la machine à laver et autres machines de la maison, la télé, une porte qui claque, une gamelle en métal qui tombe, un éternuement…  Faire entendre un bruit nouveau une seule fois par jour, d’abord de loin et pas fort, et bien observer les chiots. Etre très attentive aux réactions de chacun des chiots, et si un seul semble avoir peur, stopper immédiatement le bruit. Entendre plusieurs fois ces bruits, sursauter peut-être (ils sont casse-pieds ces humains !), mais reprendre aussitôt son activité, fera des chiots tranquilles dans d’autres maisons…

Les sols : on considère qu’un chiot doit avoir marché sur 10 sols différents pour être à l’aise dans ses baskets. Donc , dès que possible, ils iront toucher du bout des pieds d’autres surfaces, en particulier à l’extérieur, et dans le jardin qui leur apportera une grande variété de textures. Attention, jamais glissantes ! La terre cuite très lisse et patinée de notre maison n’est pas le meilleur sol pour des chiots, et il n’est pas question que l’un d’eux risque de faire le grand écart ! Mes tapis s’effaceront très progressivement.

Les objets : des peluches bien sûr, car les chiots les adorent ; mais aussi toutes sortes d’objets incongrus qui amuseront nos chiots curieux et leur permettront d’exercer toutes leurs possibilités motrices. Une simple boîte en carton va les inciter à porter, tirer, mordre et secouer, renverser, grimper dedans, pousser du nez ou de la patte…  Un objet nouveau suffit, avec ceux des quelques jours précédents, pour ne pas faire de jaloux. Et le lendemain, on change… Entretenir la curiosité, l’effet de surprise… et les petits challenges à surmonter !

Les challenges : comment passer par-dessus une petite planche pour rejoindre les copains ?...  trouver un autre chemin quand quelque chose barre le passage ?... suivre la piste d’une aile de poulet cachée derrière un jouet ?…

 

 

  • Aimer les humains

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Une de mes bébés endormie en confiance... C'est du travail ou du plaisir, être éleveur?

Chaque jour, je passe un moment individuel avec chacun des chiots. Lui tout seul avec sa maman humaine…  pour des choses « obligées », la manipulation des différentes parties du corps, la coupe des griffes, et apprendre que la brosse n’est pas un méchant monstre qui pique !

On fait aussi, des câlins, des câlins, et encore des câlins…

Et grand plaisir, aller tous les deux quelques minutes dans un endroit inconnu (la pièce d’â côté !) pour découvrir autre chose…  C’est là que nos adorables bébés commencent à présenter leur personnalité, téméraire, confiant ou  (presque pas) timide. A moi de jouer avec les bons gestes pour canaliser le téméraire tout en lui gardant sa curiosité, offrir de nouvelles aventures au second, et rassurer le troisième pour qu’il devienne un chiot sûr de lui… C’est le merveilleux travail de l’éleveur.

 

Et je voudrais ajouter ceci, pour les quelques futurs ou jeunes éleveurs qui me lisent...

 

Il y a deux règles immuables dans la socialisation des chiots :

Ne jamais laisser un chiot avoir peur

Toujours laisser le choix au chiot de s’éloigner

 

Quoi qu’en disent certains éducateurs, vous ne devez jamais forcer un chiot à affronter, et encore moins à approcher quelque chose qui lui fait peur ! On ne doit jamais forcer un chiot, ou « l’immerger » dans une situation qui fait peur ! Les chiots ne font pas de comédie, vous n’entrez pas dans leur jeu si vous comprenez qu’ils ont peur et que vous vous éloignez avec lui ! Au contraire, vous avez raison car vous le comprenez !

Si un chiot de plus de 14 semaines a très peur de quelque chose, vous aurez peut-être besoin des conseils d’un éducateur en méthodes amicales, qui tient compte des émotions du chien, pour l’aider à surmonter ces frayeurs.