Dreams et Odie (2018)

Semaine après semaine, je livre ici les premiers pas de nos sept petits voyageurs à la découverte du monde !...

Du texte pour comprendre, des photos et des vidéos pour admirer l'évolution des magnifiques bébés de Dreams et Odie!

Catégories

  • Trois à sept semaines

    Pour aller directement à la semaine qui vous intéresse, c'est ici:

    3 semaines

    4 semaines

    5 semaines

    6 semaines

     

    Ce moment particulier de l’enfance des chiots court de leur âge de 3 semaines (21 jours) jusqu’à leurs 6 semaines révolues.

    C’est la période de socialisation primaire du chiot. Les bases sur lesquelles s’appuieront ses futures expériences. Elles doivent être solides.

    Dreams, pour le moment, est encore dans une relation très alimentaire et pratiquement pas tournée vers la relation et le jeu. Il faudra attendre que ses petits ogres tirent un peu moins sur ses tétines pour voir le cours des choses s’inverser.

    Quant à mon rôle, il est de plus en plus important, tant par le temps consacré à nos bébés, que par la méthode et les connaissances à mettre en œuvre pour atteindre mon objectif : des chiots bien dans leurs pattes, bien dans leur tête ! Bien sûr, d'autres éleveurs auront d'autres façons de faire, selon leur personnalité et leur disponibilité, elles sont bonnes si le chiot y trouve son compte!

     

     Comme j’ai découvert que beaucoup d’entre vous aiment apprendre, je vous donne quelques indications sur les thèmes à travailler durant cette période.

     

    • Débuter l’alimentation BARF chez les chiots (certains l’appelleront « le sevrage »)

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    Chacun sa cassolette de lait de chèvre tiède, on ne se refuse rien!

     

    Je suis toujours le rythme de mes chiots et je sais quand il devient nécessaire de modifier leurs repas. En observant leurs réactions, et celles de leur maman Dreams, je prends peu à peu le relais. Les chiots passent sous quelques jours d’intervalle du lait de leur maman au lait de chèvre, puis au smoothie de lait de chèvre et filet de poulet, puis au lait de chèvre et  filet de poulet juste mixés, un ou deux jours plus tard,  j’y ajoute des cous ou ailes de poulet broyés. Quelques jours encore et ils mangeront des cuisses de poulet broyés. Quand les dents seront là pour tout le monde, ils pourront déguster leur première aile de poulet entière !

     

     

    • Différencier les espaces sommeil, jeux et toilettes

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    Un tout petit peu plus grand... cela ne durera qu'une semaine! nos bébés aiment l'espace!

     

    Toilettes sèches, car nos chiots sont des écolos ! Dès la 5ème semaine, ils apprennent d’eux-mêmes à les utiliser, souvent même plus tôt pour certaines demoiselles. Ce sont toujours les filles les plus futées sur ce point ! Je remplis la caisse soit de copeaux, soit de pellets de bois. Les deux ont un avantage, et un inconvénient ! Les copaux sont légers, et c’est bien, mais ils s’accrochent aux pattes poilues de nos bébés et ils en dispersent partout… D’ailleurs, cela peut très vite dégénérer en super jeu, très rigolo !

    Les pellets eux, sont très absorbants, ne prêtent pas au  jeu, mais ils sont  lourds à manipuler, surtout quand ils sont humides d’urine. Par contre, ils se décomposent rapidement dans le compost…  Alors, pour cette portée aux chiots vifs et intrépides, ce sera « toilettes pellets » !

     

    L’espace jeu va s’ouvrir petit à petit vers le salon tout entier, puis on autorisera la cuisine, et le jardin, bien sûr sera vite leur terrain de jeu préféré ! Pourvu qu’il ne pleuve pas tous les jours… C’est notre lot en Normandie quand l’automne arrive. Il ne faudra pas louper les éclaircies !

     

    Nos chiots tracent eux-mêmes leur coin sommeil. Les niches sous la cheminée sont toujours la place favorite, et tout l’espace qui longe les murs, ainsi que le carrelage frais devant la porte. Et puis, comme maman Dreams, ils utilisent les coussins et les paniers, mais de la même façon surprenante qu’elle. Ils les poussent et adorent se glisser tout serré juste derrière !

     

    • Proposer un environnement enrichi

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    Un sachet de madeleine qui fait du bruit, et dedans une longue écharpe qu'on peut faire sortir...

     

    Comme je l’avais déjà écrit, j’aménage l’espace de découverte de nos chiots de façon à stimuler tous leurs sens. Ils ont accès à beaucoup d’expériences, mais pas trop ! Une seule nouveauté par jour est nécessaire, mais suffisante. Un son, un objet, une expérience… Ensuite, le sommeil dans le calme intervient pour  que le cerveau puisse assimiler et mémoriser ces nouveautés. Apporter trop de stimulations à la fois aurait un effet contre-productif en donnant des chiots trop excités et moins capables de gérer les apprentissages.

    Les sons : entendre de la musique classique, mais aussi s’habituer à tous les bruits désagréables pour un chien : la télé, l’aspirateur, le sèche-cheveux , la machine à laver et autres machines de la maison, la télé, une porte qui claque, une gamelle en métal qui tombe, un éternuement…  Faire entendre un bruit nouveau une seule fois par jour, d’abord de loin et pas fort, et bien observer les chiots. Etre très attentive aux réactions de chacun des chiots, et si un seul semble avoir peur, stopper immédiatement le bruit. Entendre plusieurs fois ces bruits, sursauter peut-être (ils sont casse-pieds ces humains !), mais reprendre aussitôt son activité, fera des chiots tranquilles dans d’autres maisons…

    Les sols : on considère qu’un chiot doit avoir marché sur 10 sols différents pour être à l’aise dans ses baskets. Donc , dès que possible, ils iront toucher du bout des pieds d’autres surfaces, en particulier à l’extérieur, et dans le jardin qui leur apportera une grande variété de textures. Attention, jamais glissantes ! La terre cuite très lisse et patinée de notre maison n’est pas le meilleur sol pour des chiots, et il n’est pas question que l’un d’eux risque de faire le grand écart ! Mes tapis s’effaceront très progressivement.

    Les objets : des peluches bien sûr, car les chiots les adorent ; mais aussi toutes sortes d’objets incongrus qui amuseront nos chiots curieux et leur permettront d’exercer toutes leurs possibilités motrices. Une simple boîte en carton va les inciter à porter, tirer, mordre et secouer, renverser, grimper dedans, pousser du nez ou de la patte…  Un objet nouveau suffit, avec ceux des quelques jours précédents, pour ne pas faire de jaloux. Et le lendemain, on change… Entretenir la curiosité, l’effet de surprise… et les petits challenges à surmonter !

    Les challenges : comment passer par-dessus une petite planche pour rejoindre les copains ?...  trouver un autre chemin quand quelque chose barre le passage ?... suivre la piste d’une aile de poulet cachée derrière un jouet ?…

     

     

    • Aimer les humains

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    Une de mes bébés endormie en confiance... C'est du travail ou du plaisir, être éleveur?

    Chaque jour, je passe un moment individuel avec chacun des chiots. Lui tout seul avec sa maman humaine…  pour des choses « obligées », la manipulation des différentes parties du corps, la coupe des griffes, et apprendre que la brosse n’est pas un méchant monstre qui pique !

    On fait aussi, des câlins, des câlins, et encore des câlins…

    Et grand plaisir, aller tous les deux quelques minutes dans un endroit inconnu (la pièce d’â côté !) pour découvrir autre chose…  C’est là que nos adorables bébés commencent à présenter leur personnalité, téméraire, confiant ou  (presque pas) timide. A moi de jouer avec les bons gestes pour canaliser le téméraire tout en lui gardant sa curiosité, offrir de nouvelles aventures au second, et rassurer le troisième pour qu’il devienne un chiot sûr de lui… C’est le merveilleux travail de l’éleveur.

     

    Et je voudrais ajouter ceci, pour les quelques futurs ou jeunes éleveurs qui me lisent...

     

    Il y a deux règles immuables dans la socialisation des chiots :

    Ne jamais laisser un chiot avoir peur

    Toujours laisser le choix au chiot de s’éloigner

     

    Quoi qu’en disent certains éducateurs, vous ne devez jamais forcer un chiot à affronter, et encore moins à approcher quelque chose qui lui fait peur ! On ne doit jamais forcer un chiot, ou « l’immerger » dans une situation qui fait peur ! Les chiots ne font pas de comédie, vous n’entrez pas dans leur jeu si vous comprenez qu’ils ont peur et que vous vous éloignez avec lui ! Au contraire, vous avez raison car vous le comprenez !

    Si un chiot de plus de 14 semaines a très peur de quelque chose, vous aurez peut-être besoin des conseils d’un éducateur en méthodes amicales, qui tient compte des émotions du chien, pour l’aider à surmonter ces frayeurs.  

  • 7 à 10 semaines

     

    De 7 à 10 semaines, âge où nos chiots partiront éduquer leurs futurs « maîtres », je donne la  priorité absolue à l’apprentissage de comportements polis avec les autres chiens. La priorité de ces 3 semaines est aussi l'apprentissage de comportements adaptés à une bonne relation avec les humains. Et dernière découverte, les relations amicales avec d'autres animaux.

    J’ai passé énormément de temps avec nos petits voyageurs : dès le matin, préparer des gamelles délicieuses qu’ils dévoreront en quelques minutes. Regardez un peu ce que mangent sept petits ogres en une journée!... tout ceci est partagé en quatre repas, et une bonne partie est donnée broyée!

    Et mon petit groupe a vite su me demander, d'une façon calme et polie, que ce serait gentil de ma part de leur offrir leur gamelle!...

    Cette attitude des chiots qui s'assoient ou simplement s'immobilisent en me regardant est quelque chose d'assez extraordinaire.

    Mais détrompez-vous, il n'y a aucune demande de ma part, encore moins d'ordre appris. Par contre, moi, j'obéis immédiatement à la demande qu'ils me font! J'observe, et dans n'importe quelle situation, si un chiot me regarde sans sautiller ou s'exciter, j'accède à sa demande. La plupart d'entre eux s'assoient, mais ce n'est pas une obligation. Ils comprennent simplement que le calme paie! Plus tard, ils sauront réutiliser cette capacité de se calmer, car ils savent que c'est cette attitude qui fait obéir les humains! Mais d'ici là, s'ils sautillent, ce n'est pas grave, ils auront quand même leur gamelle!

     

    Il a fallu aussi leur donner les premiers éléments de la vie avec les humains, se faire tripoter (« mais pourquoi elle nous recompte toujours les doigts de pieds ?... »), supporter et même apprécier la brosse qui gratouille, accepter d’être éloigné de sa maman et des frères et sœurs, marcher en laisse, revenir quand on appelle… Et je les ai aussi beaucoup observés pour choisir le chiot qui conviendrait le mieux à chaque famille… Accorder le tempérament d’un chiot à celui de ses futurs humains en essayant de ne pas se tromper, ce n’est pas facile… Même si les chiots sont souples et adaptables à des conditions de vie très diverses, chacun d’eux a une personnalité qui influencera son avenir et que sa famille aura plaisir à mettre en valeur…

     

    Dans cette portée, on avait le pépère cool, déjà très british dans son tempérament, l'observateur qui  réfléchit avant d’agir, le vif argent toujours d’accord pour des aventures ou un câlin. On avait la nana très tranquille et sage mais qui n'en pense pas moins, la petite futée qui aime déjà faire des choses utiles, du "travail", la dynamique toujours prête à inventer des bêtises avec les copains… et celle que nous gardons.

    Nous gardons notre merveilleuse petite "Gigot", la plus acrobate de tous, avec déjà un flair impressionnant… mais sans doute pas la plus sage… En parlant d’elle, j’ai fait un lapsus assez révélateur : « Elle est PIRE que sa mère… » Il faudra que j’essaie de l’éduquer un peu…

     

    Alors, de 7 à 10 semaines, qu’est-ce que nos chiots auront appris ?...

    Ces semaines sont celles qui prennent le plus de notre temps, et de mon énergie, mais je ne les échangerais à aucun prix… J’ai l’habitude de prendre chaque chiot individuellement avec moi, quelques minutes seulement, mais quotidiennement et plusieurs fois dans la journée. Il apprend en douceur à quitter son petit groupe rassurant, et à apprécier les échanges avec l’humain. Il lui faudra aussi apprendre que malheureusement beaucoup d’humains ne sont pas polis avec les chiens. Je m’oblige à leur faire accepter des gestes, des contraintes qu’ils auront à subir parce que beaucoup d’humains, parfois même les vétos, ne prendront pas de précautions dans les contacts avec le chiot. Je leur donne juste quelques indications, à ma façon, pour leur expliquer que des gestes maladroits, un regard insistant droit dans les yeux, un immense corps penché au-dessus d'eux ne sont pas obligatoirement signe de méchanceté. Si nous voulons des chiots bien dans leur tête, ils doivent savoir que le monde des humains est souvent ignorant du comportement qui convient envers les chiens… Mon travail d'éleveur est d'éduquer les futurs "parents" au langage du chien, pour qu'ils utilisent des  comportements "polis" envers leurs chiots, mais aussi d'apprendre à mes chiots l'indulgence et la confiance à tout prix en leurs humains.

     

    Je mets l’accent sur 3 points essentiels. Selon la réponse de chaque chiot, je modifie mes demandes ultérieures pour chacun. Chaque demande est toujours extrêmement courte, car plus le chiot est jeune, plus sa concentration est fugitive, et bien entendu elle s'accompagne d'énormément de douceur et de friandises en récompense … Pas de photos de ces moments, car je ne peux pas me fixer sur le chiot et prendre une photo en même temps, et la présence d'une autre personne peut aussi troubler et déconcentrer le chiot... Ce sont des moments intimes, éleveur et bébé chien!

    1. Accepter les contraintes progressives du toilettage, parce qu’il faut être beau gosse ! :

    Etre brossé dans les bras, puis au sol, puis sur la table de toilettage. Accepter le spray. Se laisser toucher les pattes, les doigts de pied, les yeux, les oreilles et les dents. Accepter calmement la coupe des griffes. Accepter le brossage sous la queue.

       2. Accepter des légères contraintes ou frustrations (la friandise est donnée à l'instant où débute la contrainte, la contrainte dure une à deux secondes, jamais davantage, puis je donne une seconde récompense, et je relâche le chiot) :

    Etre touché pendant son sommeil. Etre attrapé et interrompu dans le jeu. Etre empêché d’aller quelque part. Etre serré dans les bras. Etre mis en douceur sur le flanc ou sur le dos pour un câlin. Rester calme derrière la grille fermée.

       3. Avoir des comportements polis avec les humains, parce qu’il faut bien vivre ensemble !

    Venir à son nom. Suivre sans laisse. Marcher en laisse. Accepter de donner un jouet en échange d’une récompense. Ne pas mordre le pantalon ou les autres vêtements. Ne pas mordiller les mains. Faire pipi dehors dans la journée, et utiliser les toilettes sèches pendant la nuit.